Services d’information climatique

Un meilleur design et une ouverture des données pour plus d’impact

Mamadou Diagne
5 min readMar 13, 2019

Le contexte

Dakar 11–13 mars 2019, j’ai eu l’honneur de participer à l’atelier de revue à mi-parcours de L’USAID/CINSERE. Une opportunité pour découvrir le travail formidable de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la météorologie (ANACIM). Mais aussi de pouvoir échanger avec des acteurs d’horizons d’inverses et variés sur le thème “Services d’Information Climatique pour l’Accroissement de la Résilience et de la Productivité au Sénégal (USAID/CINSERE)”.

L’importance de l’informatisation climatique n’est plus à démontrer de nos jours, un véritable outil d’aide à la prise de décision, face aux enjeux du monde d’aujourd’hui et de demain. Cette information ne doit pas être l’apanage des secteurs agricoles, pastorales et de la pêche. Un meilleur accès à cette information peut impacter positivement le quotidien des Sénégalais.

🚨❗️Alertes Poussiere sur le pays et en zones cotieres du lundi 11 mars au jeudi 14 mars 2019

Au sortir de ces trois jours de travaux j’ai voulu partager sur deux questions essentielles. Celle du design et de l’ouverture des données. Selon moi une meilleure prise en compte de ces deux points dans la suite du projet USAID/CINSERE devrait décupler son impact.

La question du Design

Le projet USAID/CINSERE est un super projet, au passage je félicite les différents acteurs en particulier le travail du Dr Ousmane Ndiaye. Mais quelques lacunes sont à souligner du côté de ANACIM dans l’utilisation efficace des éléments visuels : (1) le matériel visuel est généralement traité comme un ajout, au lieu d’être une partie intégrante de l’ensemble et (2) il n’existe pas d’identification des publiques cibles et d’affinement spécifique des publics.

Nous vivons dans un environnement façonné par des images, qui nous entourent tout le temps, nous expliquant comment penser, ressentir et parler. (First Things First Manifesto 2000)

La culture visuelle occupe une place de plus en plus importante dans notre identité culturelle au XXIe siècle. Par conséquent, les images sont devenues un outil important pour la communication de l’information scientifique.

Nous soutenons que les communicateurs scientifiques peuvent devenir des communicateurs visuels plus efficaces s’ils incorporent des éléments de théorie et de pratique issus du design.

Connaître le public

Prévisions Zones Côtière Ndiaga CISSE — Coordonnateur du Conseil local de la pêche artisanale de Mbour

La multiplication des services et canaux de diffusion de l’information est une bonne chose en soit, cependant, le discours scientifique n’est pas une entité unique pouvant être utilisée pour communiquer avec tout le monde de la même manière. Les communicateurs scientifiques doivent comprendre à qui ils s’adressent: ils doivent connaître leur public.

Comme l’acte de communiquer est un processus social, tout nouveau service d’information climatique doit être recontextualisé pour cibler des publics spécifiques. Dans le design visuel, en particulier en ce qui concerne la conception de communications, des théories spécifiques ont été développées pour obtenir de meilleures solutions de communication pouvant être utilisées pour un public particulier dans un contexte particulier.

Design centrée sur l’utilisateur

Je préconise l’utilisation du design centrée sur l’utilisateur en tant qu’approche pouvant aider les communicateurs scientifiques dans le processus de recontextualisation: cela fonctionne comme un guide pour définir un public cible et pour produire des communications plus efficaces. Il se concentre sur les utilisateurs du point de vue cognitif, affectif et comportemental, ainsi que sur le contexte social, organisationnel et culturel dans lequel il travaille.

La question de l’ouverture des données publiques

Au fil des débats la question de l’ouverture des données publiques est revenue à plusieurs reprises, bien que l’ANACIM ne soit pas encore prête à ouvrir ces données climatiques. Mais quand on parle de données ouvertes de quoi parle t-on ?

Voici quelques éléments de réponse déjà évoqués dans mes articles précédents:

Les données ouvertes font référence aux données mises à disposition dans un format lisible par une machine et partagées publiquement afin qu’elles soient libres d’accès, d’utilisation et de réutilisation à toute fin.

Extrait de l’article: De la donnée ouverte au gouvernement ouvert

Les données occupent une place centrale dans l’économie numérique d’un pays, ouvrir les données publiques c’est mettre à disposition des ressources pour plus de transparence, amélioration la qualité des services, stimuler l’innovation, tout en permettant la création de nouveaux services par les acteurs du numérique.

Extrait de l’article: Lettre ouverte au Directeur Général de l’ADIE: Une administration intelligente doit s’appuyer sur l’Open Data

L’ouverture des données invite le citoyen Sénégalais à être plus engagé dans les enjeux en matière d’environnement et de santé.

Extrait de l’article: Ouvrez vos données 101, Étude de cas site web du Centre de Gestion de la Qualité de l’Air

Quand on parle de services d’information climatique, la donnée climatique est au centre, oui sa collecte a un coût. Des projets comme L’USAID/CINSERE sont à saluer car elles aident à amoindrir les coûts.

Nombreux sont les initiatives d’ouverture de données climatiques, qui mettent à la disposition des données gratuites. En voici quelques exemples où vous pouvez trouver de la donnée sur le Sénégal:

Il faudra noter que ces initiatives sont possibles grâce au travail de l’ANACIM.

La question qu’il faut poser à l’ANACIM est :

À quand la publication en temps réel de ces informations climatiques sur un portail de données ouvertes propres à l’ANACIM ?

Conclusion

Encoure d’écriture…
Merci de votre attention.

Mamadou Diagne
Ambassadeur Open Knowledge Sénégal

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Written by Mamadou Diagne

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